
" LES MONTAGNES VIERGES"
SKI TRIP AU KIRGHIZISTAN
MAI 2025
L'Appel Du Kirghizistan
À la fin de la saison de ski, alors que la neige fondait lentement sur les sommets de Haute-Savoie, Romain Verdure sentait grandir en lui un vieux rêve d’enfant : celui d’exploration, d’inconnu, d’aventure brute. Depuis toujours fasciné par les grands espaces et les territoires encore vierges, il voulait, à 30 ans, franchir un cap aller là où peu de gens posent le pied.
C’est ainsi qu’est née l’idée du Kirghizistan. Un pays encore largement inexploré, surtout en ce qui concerne ses montagnes, véritable terra incognita au cœur de l’Asie centrale.
Fatigué par cinq mois intenses de saison en tant que moniteur de ski peu de repos, peu de sommeil, et aucune réelle préparation physique Romain décide malgré tout de partir. Il en parle à son ami Anthony Gay, compagnon d’aventure, et ensemble ils se lancent dans la préparation du voyage.
Mais se préparer pour le Kirghizistan, c’est presque une mission en soi : peu d’informations disponibles, peu de cartes précises, presque aucun retour d’expérience. Ce flou, loin de les décourager, ne fait qu’alimenter leur motivation. C’est exactement ce qu’ils cherchent : le goût du vrai, du sauvage, de l’inconnu.
Leur plan est simple : atterrir à Bichkek, la capitale, louer une voiture et partir faire le tour du lac Issyk-Kul, l’un des plus grands lacs alpins du monde, entouré de chaînes de montagnes majestueuses.
Le long de ce périple, ils comptent s’aventurer dans les vallées reculées, gravir des sommets sans nom, dormir dans des yourtes ou sous la tente, et surtout, suivre leur instinct.
Une expédition sans prétention, mais avec une ambition claire : vivre une vraie aventure d’explorateurs modernes, loin de tout, là où la montagne reste sauvage et indomptée.




Road Trip Autour Du Lac
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Après avoir réalisé leur première ascension à Chong Kemin, Romain et Anton savourent leur réussite. Le moral est au plus haut, et ils décident de poursuivre leur route pour entamer le tour du lac Issyk-Kul.
Rapidement, le décor change. Les montagnes enneigées laissent place à des plateaux arides, puis à des zones presque désertiques. Entre deux vallées, ils découvrent un ensemble de canyons impressionnants, rappelant parfois les paysages de l’Ouest américain. Le Konorchek Canyon, ou l’un de ces lieux sans nom, façonnés par le vent et le temps. Un décor de roche rouge, brut, sauvage.
Ils partent en 4x4 à travers ces reliefs, grimpant sur des pistes improbables, s’arrêtant pour observer les chevaux en liberté. L’ambiance est unique : des kilomètres sans croiser âme qui vive, seulement le bruit du vent et les montagnes au loin.
Au fil de leur avancée, le voyage se teinte d’imprévus typiques d’une expédition. En cherchant un itinéraire vers un sommet, ils se retrouvent par erreur dans un camp militaire, perdus entre des pistes de montagne sans signalisation. Plus de peur que de mal, mais une belle anecdote à raconter.
De l’autre côté du lac, ils découvrent des paysages plus ouverts, parsemés de villages et de pâturages. Ils s’essayent même à monter à cheval, au milieu des steppes kirghizes, avant de rejoindre les premières stations de ski locales, modestes mais prometteuses. Là-bas, la neige fond vite, signe que l’hiver est définitivement terminé.
Leur objectif principal se rapproche : Karakol et les montagnes qui l’entourent. Romain a en tête le Karakol Peak, sommet emblématique du massif. Mais rien ne va se dérouler comme prévu.
Les conditions, la météo, la fatigue accumulée… tout vient compliquer l’aventure.
Malgré tout, le pays les fascine. Les contrastes sont partout : une nature immense et intacte, des villages très pauvres, mais des habitants d’une gentillesse sincère. Dans les coins reculés, les gens les accueillent avec chaleur, les invitent à partager un thé ou un repas. Parfois aussi, dans les zones plus touristiques, certains voient dans les voyageurs une opportunité économique.
Mais rien ne vient ternir la beauté du voyage. Chaque jour, ils dorment en tente, sous les étoiles, souvent seuls, loin de tout.
Une vie simple, rythmée par la route, la montagne et l’envie d’aller toujours plus loin.

Une Première
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Après avoir récupéré leur véhicule à l’aéroport de Bichkek, Romain et Antho prennent la route vers leur premier objectif : la vallée de Chong Kemin. Une région rurale, isolée, où les routes se perdent entre les collines et les pâturages. Peu de circulation, peu de villages, seulement quelques fermes et chevaux en liberté.
Officiellement, certaines pistes leur sont interdites d’accès avec le véhicule de location, mais la curiosité l’emporte rapidement sur le règlement. L’idée est claire : explorer, aller voir plus loin, sans trop se poser de questions. Leur objectif initial était d’atteindre la plus haute montagne du massif. Mais les conditions de neige, encore incertaines, rendaient la route impraticable à cause de la fonte . Depuis plusieurs jours déjà, le doute planait : les hauteurs seraient elles accessibles ? Quel temps cela prendrais ?
Ils décident alors de se rabattre sur une montagne située au-dessus d’un petit village, Kazakolchou. D’après les quelques informations glanées après des locaux, la montagne avait déjà été gravie… mais jamais skiée.
Parfait., ils se lancent dans l’ascension sur trois jours, avec le matériel sur le dos, en totale autonomie. Aucun sentier, aucune trace, seulement leur instinct et la carte topographique approximative téléchargée avant le départ. Pour atteindre les pentes supérieures, il leur faut traverser une rivière glaciale, grimper à travers les forêts denses, puis remonter les pierriers enneigés.
Les galères ne manquent pas : Antho perd l’une de ses chaussures dans la forêt et doit redescendre la chercher, un détour épuisant. Mais rien n’entame leur motivation.
Au bout de plusieurs heures d’effort, ils atteignent le sommet et réalisent la première descente à ski de la montagne de Kazakolchou. Un petit couloir, modeste mais symbolique : leur première trace dans un massif inconnu. Il nomment la ligne, "La Moranche" référence au village d'où viens Romain.
Une ligne simple, sans prétention, mais d’une immense valeur.
Pour Romain, c’est l’accomplissement d’un rêve d’enfant : skier là où personne ne l’a fait avant lui.





L'OBJECTIF DU VOYAGE
"Le Karakol Peak"

La montée en voiture se transforme vite en épreuve : ponts branlants, ruisseaux gonflés par la fonte des neiges, boue, pierres… Chaque mètre est un défi. Mais au bout de la piste, le décor se dévoile : un immense plateau d’altitude, sauvage et silencieux. Ils installent leur camp et commencent l’approche vers la montagne, deux jours de marche avec près de vingt kilos sur le dos, chargés du matériel, de la tente et de la nourriture.
C’est là que l’imprévu frappe : une erreur de vallée.Leur itinéraire les conduit non pas vers le Karakol Peak, mais vers un autre sommet, inconnu d’eux jusqu’alors : le Dzhigit Peak, culminant à plus de 5200 mètres d’altitude. Les cartes imprécises, le manque d’informations et la similitude des vallées les ont trompés. Mais l’aventure continue. Le lieu est d’une beauté sauvage et terrifiante à la fois. La première nuit, Romain entend des bruits autour de la tente : ce n’est que 2 jours plus tard qu’ils découvrent des traces fraîches… celles d’un ours.




La Galère
Le cric introuvable. Bloqués là, au milieu de nulle part, ils passent la nuit la haut.
Au matin, un guide local finit par les aider à changer le pneu. C’est lui qui leur apprend la vérité :
« Vous n’étiez pas au Karakol Peak. Vous étiez sur le Dzhigit Peak. Une montagne dangereuse. J'ai récupérer des cadavres il y a peu la haut. Vous avez bien fait de faire demi-tour. »
Un frisson. L’idée d’avoir frôlé le danger sans le savoir rend l’expérience encore plus forte.
La redescente vers la vallée est chaotique. La piste devient une rivière de boue, la voiture glisse, s’enlise, et à plusieurs reprises, faillit basculer dans le vide. Mais Antho garde le cap, et après des heures de lutte, ils rejoignent enfin la route principale.
Ce jour-là, ils n’ont pas atteint leur sommet.
Mais ils ont vécu l’essence même de l’aventure : le risque, la peur, la fatigue, l’imprévu et surtout, la lucidité de savoir quand s’arrêter.
Un frisson. L’idée d’avoir frôlé le danger sans le savoir rend l’expérience encore plus forte.
La redescente vers la vallée est chaotique. La piste devient une rivière de boue, la voiture glisse, s’enlise, et à plusieurs reprises, faillit basculer dans le vide. Mais Antho garde le cap, et après des heures de lutte, ils rejoignent enfin la route principale.
Ce jour-là, ils n’ont pas atteint leur sommet.
Mais ils ont vécu l’essence même de l’aventure : le risque, la peur, la fatigue, l’imprévu et surtout, la lucidité de savoir quand s’arrêter.




L'Accès
Arrivés à Karakol, Romain et Antho se renseignent sur l’accès au Karakol Peak, leur objectif principal. Mais la saison est encore trop précoce : les camps d’altitude sont fermés, les pistes enneigées, et la route d’approche une piste 4x4 d’une vingtaine de kilomètres leur est officiellement interdite par l’agence de location.
Évidemment, ils y vont quand même.

L'Accension
Le troisième jour, ils se lancent dans l’ascension. Il partent tôt car en journée il fais très chaud.
Le froid est mordant, la neige dure au petit matin, ils traversent un glacier dont ils devinent les crevasses sous leurs pas. Plus la journée avance, plus la neige se transforme, devient molle, piégeuse. Le sommet paraît de plus en plus dangereux. Sans corde ni équipement d’alpinisme un choix volontaire pour ne pas s’exposer dans des zones trop techniques ils décident de rester prudents.
Sur l’arête, ils distinguent des traces de léopard des neiges, ce fantôme des montagnes qu’ils rêvent d’apercevoir. Mais le vent forcit, les nuages s’amoncellent, et à 4500 mètres, ils prennent la seule décision raisonnable : faire demi-tour.
Bien leur en a pris.
À la descente, ils réalisent que les ponts de neige s’effondrent sous leurs pas, que des crevasses s’ouvrent à moitié dissimulées. Peu après, l’orage éclate : grêle, éclairs, tonnerre. Ils démontent la tente à la hâte et entament la longue marche de retour, vingt kilomètres sous la tempête sans aucun chemin.
La nuit tombe. Dans la confusion, Antho se retrouve de l’autre côté d’un torrent, obligé de traverser à la frontale. Romain, de son côté, tente de rejoindre la piste principale, traverse la rivière et manque d’être emporté par le courant glacé. Exténués, trempés, ils finissent par atteindre la voiture.
Mais la roue est crevée.

Une merveille !
Après l’épreuve du Dzhigit Peak, Romain et Antho reprennent la route en direction du plateau d’Arabel, un immense territoire d’altitude perché à près de 3800 mètres accessible par une piste 4x4. Là-haut, le décor est saisissant : une vallée ouverte, balayée par le vent, bordée de sommets à plus de 4000 mètres. Le vide, le silence, et partout cette sensation d’être seuls au monde.
Ils installent leur camp sur le plateau, décidés à profiter pleinement de ces paysages hors du temps. La nuit, pourtant, est glaciale. Le thermomètre chute bien en dessous de zéro, le givre recouvre la tente, et malgré leurs sacs de couchage d’expédition, le froid les mord jusqu’aux os. Le souffle se condense à l’intérieur de la toile, chaque mouvement devient un effort.
Mais au matin, la lumière dorée du soleil sur les montagnes efface la fatigue.
Ils partent alors explorer les environs, skis sur le dos. Ici, contrairement au Dzhigit, quelques sommets ont déjà été descendus, mais la magie reste intacte. Ils choisissent une montagne sans nom, l’une de ces lignes parfaites qui appellent à être gravies. La montée est physique, l’air rare, mais l’ambiance est extraordinaire : pas un bruit, pas une trace, seulement le crissement de la neige sous leurs pas.
Du sommet, la vue s’étend à perte de vue sur les hautes steppes kirghizes, les vallées gelées, les pics lointains. La descente est fluide, joyeuse, un pur moment de liberté.
Après la tension du Dzhigit, cette journée sur le plateau d’Arabel sonne comme une respiration, un retour à la beauté simple de la montagne.
Deux jours passés là-haut, loin de tout, à photographier, à skier, à observer les lumières qui changent.
Un décor d’une pureté absolue, qui résume à lui seul ce qu’ils étaient venus chercher : l’aventure, la solitude, et la montagne dans ce qu’elle a de plus vrai.



La Fin du Voyage
Pour leur dernière étape, Romain et Antho prennent la route vers le lac Song-Kul, perché à plus de 3000 mètres d’altitude. C’est l’un des lieux les plus emblématiques du Kirghizistan : un vaste miroir d’eau entouré de montagnes et de steppes infinies. Là-haut, l’air est pur, le silence total.
Le lac vient tout juste de dégeler après l’hiver, et des plaques de glace flottent encore sur sa surface.
Ils arrivent tôt dans la saison : peu de nomades sont encore installés. Mais une famille leur ouvre la porte de sa yourte, leur offrant un repas chaud et un toit pour la nuit. L’hospitalité kirghize, et non pas du tout, à vrai dire la haut contrairement au vallées reculé ils sont habitué au tourisme, il y a peu d'échange, en vérité c'est plus leur argent qui les intéressent.
Le lendemain, ils partent à cheval dans les grandes plaines, accompagnés d’un jeune garçon du village. L’enfant et les autres galope fièrement sur leur cheval tandis que Romain, sur une monture plus petite et moins motivée, avance à un rythme plus tranquille une scène à la fois drôle et authentique, typique de ces moments vrai.
La veille, ils avaient tenté de pêcher au bord du lac, juste après la débâcle des glaces. Sans succès, mais le spectacle du coucher de soleil sur l’eau, avec les montagnes se teintant d’or et de rose, valait toutes les prises du monde.
C’est là, au bord de Song-Kul, qu’ils prennent conscience que l’aventure touche à sa fin.
Trois semaines d’expédition à travers un pays rude, magnifique, souvent imprévisible. Des routes défoncées, des sommets glacés, des nuits à -10°C, mais aussi des moments de rires, d’amitié et de silence absolu face à la nature.
Le retour à Bichkek se fait dans la fatigue et la poussière. Le 4x4, meurtri par les pistes interdites, réclame son tribut : un supplément à payer, souvenir concret de toutes les routes qu’ils n’auraient “pas dû” emprunter.
Puis vient le vol du retour, la transition brutale vers l’Europe, les villes, le bruit. Un choc après tant de jours passés au bout du monde.
Mais au fond, Romain et Antho savent qu’ils reviennent différents.
Ils ont goûté à la liberté absolue, à la fragilité de la montagne, à la solitude, à l’inconnu.
Et surtout, ils ont compris que les vrais sommets ne sont pas toujours ceux qu’on gravit, mais ceux qu’on apprend à respecter.
ECRIT PAR ROMAIN





